
Sophie PASERO,
Présidente
« Le 20 juillet 2006, à 8h30, sur l’autoroute le menant à notre maison de famille, il a suffi d’une voiture et d’un camion pour briser le destin de Nicolas. Une voiture et un camion pour pulvériser sa moto, le tuer sur le coup et enlever à jamais à ses 4 enfants le bonheur de grandir avec leur père.
Une voiture et un camion qui me rappellent chaque jour que la vie tient à un fil, que le chemin est long pour se reconstruire, et apprennent aussi que devenir veuve à 38 ans de manière si brutale a quelque chose d’implacable. Car en même temps que le deuil, commence la valse des procédures, entamées pour tenter de faire valoir les droits de nos enfants, et les miens. Pendant plusieurs mois, il a fallu se replonger dans les circonstances de l’accident, et ressasser ce que j’avais par ailleurs envie d’enfouir tout au fond de moi, simplement pour pouvoir oublier.
Et puis finalement, le verdict tombe: ce drame qui a bouleversé nos vies n’a été considéré par la Justice que comme un banal accident de la route, dossier classé parmi tant d’autres dans un tribunal de province…… et laissant définitivement une part d’ombre aux circonstances du décès de Nicolas. Seul le courage insufflé par mes enfants m’a permis d’avancer et leur apprendre à surmonter cette épreuve. Le défi a été relevé malgré tout, puisque 14 ans après, ils sont devenus de jeunes adultes et adolescents menant une vie parfaitement équilibrée et poursuivant des études qui les passionnent. C’est pourquoi mon engagement en tant que présidente de l’Association VICTIMES SOLIDAIRES, prend tout son sens. C’est pour moi la volonté de vous écouter et vous accompagner, afin de vous orienter le mieux possible vers ceux qui sauront vous épauler et vous éviter de rester seuls face à ce combat difficile et douloureux. Savoir se battre, savoir comment, et savoir pourquoi. Telle est notre promesse. »
Fabienne Simon,
Déléguée permanente
Avant de devenir Déléguée Permanente de Victimes Solidaires, Fabienne a exercée de nombreuses années en qualité d’assistante sociale dans un grand centre de rééducation. Son expérience professionnelle l’a naturellement conduit à côtoyer et à accompagner de nombreuses victimes de dommages corporels, d’accidents de la route et d’erreurs médicales.
Empathique et attentive, Fabienne accueille chaque jour au téléphone les victimes qui contacte l’association. Avec Marie, autre bénévole en charge de l’accueil des victimes, elles se relaient pour écouter, rassurer, et renseigner. En cas de besoin, elles savent pouvoir compter sur un réseau de professionnels, eux-aussi bénévoles. C’est grâce à leurs qualités humaines indiscutables et à leur dévouement que l’Association Victimes Solidaires est en mesure d’offrir un accueil téléphonique 7 jours sur 7, ainsi qu’une permanence mail.

Muriel COUDRET,
Vice-Présidente
« En 2017, mon fils Thomas, âgé de 16 ans, a été victime d’un grave accident de la route alors qu’il était passager sur le scooter d’un de ses amis. Comme toutes les mamans, j’ai d’abord connu l’angoisse immédiate de l’accident qui vous saisit sans réellement comprendre les enjeux qui se profilent.
Ma première préoccupation était la survie de mon fils, le résultat des opérations qui allaient devoir être réalisées, et surtout être présente à ses côtés. J’ai connu des opérations, les réunions avec les chirurgiens, les discours optimistes teintés néanmoins de touches de réalisme sur les séquelles définitives qui ne devaient pas être écartées. J’ai accompagné mon fils aux séances de rééducation, aux rendez-vous de contrôle. J’ai partagé avec lui la joie de le voir quitter le fauteuil roulant et reposer un pied au sol. J’ai connu la victoire de chaque pas réalisé, de chaque marche montée, de chaque brin d’autonomie retrouvé.
Mais rapidement, j’ai découvert la face obscure de l’accident de la route avec ses procédures incompréhensibles, les discours rassurants des assureurs tranchant avec la froideur du traitement du dossier de Thomas. Je me suis rendu compte que le cas de mon fils qui avait tant d’importance à mes yeux n’était pour chacun de mes interlocuteurs qu’un numéro de dossier. C’est alors que j’ai compris la chance que j’avais d’avoir trouvé les soutiens utiles. Je sais pouvoir me dire que j’ai eu raison de ne pas laisser Thomas entre les mains des compagnies d’assurance qui assuraient vouloir le défendre. Surtout, j’ai compris que cette chance que j’avais eue n’était pas partagée par toutes les victimes. En discutant avec d’autres mamans, avec d’autres jeunes également victimes, je me suis rendue compte que trop nombreux étaient ceux qui se retrouvaient démunis et voyaient leurs droits malmenés. C’est forte de ce constat que j’ai décidé de m’engager, avec les moyens qui sont les miens, pour permettre à ceux qui souffrent de ne pas être victime une seconde fois. Je crois profondément à la main tendue et à la solidarité. C’est là la source de mon engagement au sein de VICTIMES SOLIDAIRES. »